L’Antarctique. Rien que le mot évoque des paysages d’un autre monde : des glaciers à perte de vue, un silence absolu et des températures capables de figer le souffle. C’est dans cet environnement inhumain, à la fois hostile et hypnotique, que j’ai réalisé deux ascensions inoubliables : le Mont Vinson et le Mont Sidley.

Fin décembre 2020, au cœur de l’été austral, je me suis lancée à l’assaut de ces deux sommets emblématiques en l’espace d’un mois. Le Mont Vinson, à 4 892 mètres, est le plus haut sommet du continent glacé. C’était la première étape de l’aventure. Chaque jour était une immersion dans une beauté naturelle presque surnaturelle.

Une semaine plus tard, je mettais le cap sur le Mont Sidley, le volcan le plus élevé d’Antarctique. Ce sommet est peu fréquenté, ce qui ajoutait une couche d’isolement à une expérience déjà hors normes. Le silence était si absolu que j’avais l’impression d’entendre mes propres pensées résonner. C’était un isolement profond, mais aussi une connexion unique à la nature. C’était aussi le froid le plus intense de toutes mes ascensions. Chaque pas sur ses pentes gelées me rappelait la fragilité de l’être humain face à la nature. Mais c’est précisément dans cette fragilité que j’ai trouvé ma force.

Devenir la première femme des Amériques à compléter les Sept Sommets Volcaniques avec cette ascension n’était pas qu’un accomplissement personnel – c’était un symbole. Un symbole de persévérance, de dépassement de soi et d’un profond respect pour ces lieux reculés qui nous rappellent ce que signifie être vivant.